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Animation à Hotelia Perpignan

Animation à Hotelia Perpignan
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5 septembre 2007

IV) Animation chez les désorientés

 

IV) ANIMATION CHEZ LES DESORIENTES, LES DEMENTS,  LES ALZHEIMER

Sont classées "désorientées " ,les personnes qui n'ont pas la même notion du temps  ni de l'espace que nous,qui ne se rappellent plus des lieux  des personnes qu'elles aiment,  des mots… Elles se retrouvent dans un monde à part. En général ce monde est gouverné par l'angoisse et le sentiment de perte de la personnalité.

Il est très important de leur donner des repères, de leur permettre de communiquer.

Le discours n'est plus possible, mais l'intonation de la voix est rassurante lorsqu'elle est douce ,  ferme et sûre.

Le regard est très important aussi ainsi que les gestes . En confiance , la personne pourra communiquer avec celles qui le désirent. Les familles le savent bien : le moindre signe est important, et en tenir compte permet à la personne de progresser dans la communication , condition que celle qui est en face accepte cette communication, accepte le handicap. de l'autre , accepte de comprendre .Pour certains c'est insupportable ! C'est le refus d’ accepter que sa propre mère ou son propre père ne les reconnaisse plus .Par moments il  est très difficile de leur  parler alors qu’on a l'impression de s'adresser à un étranger.

Que de souffrance de part et d’autre !

J'ai connu des résidents qui avaient toute leur tête et qui ont glissé petit à petit dans ce que j'appellerai en général la désorientation . C'est vraiment un glissement ! Certains ne glissent plus vite que d’autres, avec parfois des instants de lucidité qui sont pour eux très durs.

Lorsqu'ils ne peuvent plus s'exprimer par la parole , souvent, ce sont des pleurs qui pourraient nous paraître inexplicables. Toujours matérialistes, on s'interroge ; pourtant, il ou elle a bien mangé, elle est bien assise, elle ne souffre pas, elle n'a pas de fièvre sa famille est venue la voir. Au point de vue matériel, tout est au point, c'est dans la tête que ça ne va plus .

Par ma façon d’animer chez les désorientés ,je cherche à pallier à cette détresse .

Je vais tabler sur des choses très simples sachant que les premières choses imprimèes par notre cerveau ,c'est à dire enregistrées , apprises dans notre enfance sont celles qui restent le plus présentes au souvenir . On va se remémorer les lettres de l'alphabet , les jours de la semaine , les couleurs ce qui fait notre visage ou les membres de notre corps, une table de multiplication,  compter de un à dix . Même si la personne ne peut pas suivre , elle sent qu'on s'occupe d'elle autrement que pour l'habiller la nourrir , la déplacer ou faire sa toilette .Elle se sent prise en compte pour elle même et je n'en connais pas une seule qui n'ait pas progressé .  Je ne veux pas dire qu'elle s'est remise a parler normalement ; ou a remarcher loin de la C'est dans un autre domaine que les progrès se font, dans celui de la communication .Elle va sourire plus facilement,elle va dire plus de mots et pour elle c’est un bonheur . Elle revit ,elle communique, elle continue à exister.  C'est un être à part entière avec ses difficultés .

Sur le plan physique aussi il y a d'infimes progrès  qui sont d'autant plus importants . La personne va pouvoir saisir un objet,  suivre un rythme avec les bâtons et le fait de le faire ensemble, à plusieurs,  crée un chœur particulièrement vivant ,une communion ,un moment très intense .Et je crois que pour eux c'est  important. Il suffit de les regarder pour s'en apercevoir. Les familles aussi sont heureuses lorsqu'elles voient leur parent réagir aux musiques ,à la balle qu'ils essaient de rattraper .A ce moment-là ,ils ne pensent plus à leur handicap, ils deviennent acteurs ,même s'ils n'y arrivent pas , ils essaient de faire quelque chose  avec leurs moyens il n'y a pas de comparaison à faire avec les moyens limités auparavant qu'ils avaient avant, .C'est le présent qui compte .

Dans notre structure ,un espace est  réservé pour les personnes  plus désorientées  , . Les personnes qui s'occupent d'elles les font participer à la préparation du repas,

elles épluchent les légumes pour la soupe, font des gâteaux aident aussi à plier le linge .Elles sont heureuses d'avoir fait quelque chose.

Les exercices de tri ex des bouchons de couleur différentes ,pliage des ser viette ,elluchage des légumes ect

Elles ont aussi, elles ont un atelier- peinture ,et pratiquent souvent l'écoute musicale. La gymnastique douce est très prisée aussi, ainsi que la stimulation intellectuelle

Ce qui apporte le plus, c'est la douceur et l'amour !

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5 septembre 2007

V) L'accompagnement

V L'ACCOMPAGNEMENT


LE SUIVI DU RESIDENT LORSQU'IL SE SENT MOURIR

J'ai eu le bonheur, la chance et j'en remercierai toujours la société qui m'a employée, à vivre un stage d'accompagnement à la mort.  Ce stage a enrichi ma personne et mon rapport avec les autres, donné le sens de la vie. J'espère que je saurai faire passer ce que j'ai appris. Cela pourrait en aider d'autres qui n'ont pas eu cette chance.

Lorsqu'on travaille avec des personne dites âgées, du troisième ou quatrième âge et j'ajoute aussi avec d'autres personnes âgées du premier âge du second âge, pour moi c'est pareil. Lorsqu'une personne, peu importe son âge, nous dit : "je vais mourir" , notre première réaction est de répondre :

- «Mais non!»

Au stage, j'ai appris qu'il fallait au contraire répondre:

-« C'est vrai , on va tous mourir un jour!»

Et le dire en pleine conscience puis demander:

-«Pourquoi  pensez -vous  cela ?  sentez - vous quelque chose de particulier qui vous fait croire que votre mort est proche ? »

En répondant ainsi,on ouvre une porte :la personne peut parler ,dire ce qui la tracasse. Elle se sent en confiance, du coup moins seule et, de ce fait ,on pourra cheminer avec elle et certainement encore longtemps.

Le fait de répondre :

-« Mais non ! » est pour elle comme si on ne voulait pas l'entendre, l'écouter comme si on se moquait de son existence. Elle  se referme sur sa solitude. Son angoisse va grandir.

La conscience de la mort qui peut survenir à tout instant ne doit pas angoisser. Au contraire ,elle doit être  une prise  de conscience et amener à faire !  aujourd’hui ce que l'on désire ou doit faire parce qu jour on ne le pourra plus .

Les personnes que j'ai connues sur mon lieu de travail mont beaucoup apporté, qu'elles soient désorientées ou autonomes .

En ce qui concerne les autonomes, ce qui m'a le plus impressionnée ,c'est leur sérénité ,ce recul sur la vie ,tout en continuant de s'intéresser à la vie présente ,à leur propre vie.Elles le vivent bien parce qu'elles en acceptent les limites. L'acceptation est primordiale. Accepter de vivre à un autre rythme avec moins de moyens,je crois que c'est le début de la sagesse parce que cela entraîne la sérénité et une grande paix..

Quelqu'un disait:" on vieillit comme on a vécu": Il est vrai que les personnes qui ne pensent qu'à elles et ne s'intéressent à rien d’autre  vieillissent très mal ,qu'elles soient en maison de retraite ou chez elles . Il n'y a pratiquement pas d'échange avec elles, puisque rien d'autre ne les intéresse. Elles ne peuvent pas parler d’autre chose que de leurs maux. Elles ne veulent faire aucun effort  puisqu'elles ont mal. Elles vivent à entretenir leur douleur et sont complètement refermées sur elles-mêmes.

J'ai connu une personne pleine de vie qui glissait doucement vers la mort. L'important, c'est de ne pas la laisser tomber .A ce moment-là, la suivre en allant la voir dans sa chambre , parler avec elle si elle le désire tant qu'elle peut s'exprimer, ensuite  c'est être présente , en tenant la main , en lui donnant à boire lorsqu'elle ne peut plus rien avaler. Etre là lorsqu'elle ouvre les yeux ,pour qu'elle ne se sente pas seule .On le fait à tour de rôle selon notre disponibilité et notre motivation.  On s'efface lorsque la famille est présente et au contraire on pallie à son absence ..

J'ai connu un homme qui a décidé ,après réflexion, de ne plus prendre ses médicaments sachant que cela entraînerait la mort. Après en avoir discuté avec le docteur et l'équipe  il a fait venir ses enfants pour leur dire adieu, et il est parti , sans même souffrir  ,heureux . Pourtant il était un moteur dans les animations.Il participait à tout, mais il pensait que, sans le progrès médical ,il serait mort et qu'il préférait partir avec toute sa raison .Sa vie avait été rîche .Ses enfants avaient une bonne situation. Il est resté maître de sa vie et a voulu être maître de sa mort .On  l’a tous regretté, mais nous l'avons respecté dans sa décision après avoir bien sûr beaucoup discuté ensemble .

En revanche , je me souviendrai toujours d'un monsieur très timide qui venait aux animations et restait au fond de la salle sans participer. Un jour ,comme animation ,j'avais choisi de mimer les résidents.  Ils devaient se reconnaître. Dès que j'ai mimé sa posture ,la canne  entre les deux jambes et son menton posé sur le pommeau , il s'est reconnu  tout de suite .Je l'ai vu à son sourire ;les autres résidents ont mis un certain temps à trouver.,  Je l'ai à nouveau représenté et dès le lendemain, il est venu au premier rang et a participé d'autant plus qu'il était très brillant intellectuellement.

Un jour il a dû aller à l'hôpital pour des examens . Il était terrorisé . Je suis allé le voir dans sa chambre. Il m'a dit qu'il avait peur d'aller a l'hôpital qu'il sentait qu'il allait mourir  .Je n'avais pas encore suivi mon stage.je ne lui ai pas demandé pourquoi il sentait cela , c'est ce que j'aurais dû faire, je lui ai dit ce que je pensais être vrai : « mais non : vous n'allez pas mourir ! Au contraire, on va vous faire des examens pour connaître ce qui ne va pas et pouvoir ainsi vous soigner, n'ayez pas peur ! » Et sans savoir. je l'ai bloqué, je l'ai empêché de se confier, d'exprimer son émotion. Le fait d'avoir fait le stage n'aurait rien changé sans doute au destin de sa vie .La différence, c'est qu'il se serait senti écouté, compris, moins seul. Le lendemain, j'ai appris qu'il était décédé a l'hôpital. Heureusement pour moi - ,et je vais paraître égoïste - après notre petite discussion, je lui ai demandé la permission de l'embrasser pour lui re donner du courage . Il m'avait répondu :" avec plaisir!" C'était la première fois que je l' embrassais et je me rappelle  son regard . Je ne voyais que ses grands yeux bleus qui criaient son angoisse . Je ne l'ai pas laissé s'exprimer  .Je ne dis plus jamais "mais non " ,je dis plutôt :"pourquoi dites -vous cela? qu’est - ce que vous ressentez?» et je me sent bien mieux. On passe dans une autre relation, une relation de vérité et de confiance de complicité. La personne est apaisée. Ele peut s'exprimer sur sa mort?

Celle qui s'en va laisse toujours un souvenir .Elle reste très vivante en moi malgré la peine et selon son état, le soulagement .,JE me souviendrais toujours de cette femme extraordinaire qui etait consciente de son changement, de sa dépendance de sa désorientation, »   Thérèse je perds la tête, vous voyez comment je deviens ? restez avec moi ! " Dans ces cas, je me sens impuissante, frustrée, parce que je ne peux pas rester autant que je le voudrais auprès d'elle . Il faut s'occuper de  la mise en place des ateliers, des programmes d'animation, des autres résidents qui eux  aussi ont leur petits problèmes. L'impression de manque de temps face a cette demande  me frustre.

Le reste est fabuleux ;c'est une constante recherche d'animation, un constant échange avec les personnes, c'est un métier très enrichissant d'un point de vue personnel,même et l'on peut toujours se renouveler.

L’ANIMATEUR EST AUSSI FORMATEUR

J’ai eu la chance de faire un stage de formateur d’animateur avec le groupe ACCOR dirigé par monsieur JACQUES HUBERT et cela ma sert beaucoup lorsque je reçois des stagiaires ,d’autres animateurs débutants , ou du personnel de la structure qui voudrait participer a l’animation.

A l’heure actuelle cela me sert dans mon rôle de coordination.

5 septembre 2007

VI) Conclusion

III) CONCLUSION


Le métier d'animateur est un métier extraordinaire

Il faut savoir être à l'écoute de la personne. Grâce aux différentes personnalités c'est un enrichissement constant, une recherche continuelle, on ne peut pas s'ennuyer !

Il est regrettable que la plupart des maisons de retraite n’aient pas de salles prévues pour l'animation,

Une salle  où le calme permettrait la relaxation l'écoute musicale ou les conférences à l'abri du bruit . La plupart des résidents étant des personnes sourdes,les personnes qui viennent leur rendre visite doivent parler fort  pour se faire entendre et peuvent ,sans le vouloir, gêner .

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