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Animation à Hotelia Perpignan
Animation à Hotelia Perpignan
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5 septembre 2007

V) L'accompagnement

V L'ACCOMPAGNEMENT


LE SUIVI DU RESIDENT LORSQU'IL SE SENT MOURIR

J'ai eu le bonheur, la chance et j'en remercierai toujours la société qui m'a employée, à vivre un stage d'accompagnement à la mort.  Ce stage a enrichi ma personne et mon rapport avec les autres, donné le sens de la vie. J'espère que je saurai faire passer ce que j'ai appris. Cela pourrait en aider d'autres qui n'ont pas eu cette chance.

Lorsqu'on travaille avec des personne dites âgées, du troisième ou quatrième âge et j'ajoute aussi avec d'autres personnes âgées du premier âge du second âge, pour moi c'est pareil. Lorsqu'une personne, peu importe son âge, nous dit : "je vais mourir" , notre première réaction est de répondre :

- «Mais non!»

Au stage, j'ai appris qu'il fallait au contraire répondre:

-« C'est vrai , on va tous mourir un jour!»

Et le dire en pleine conscience puis demander:

-«Pourquoi  pensez -vous  cela ?  sentez - vous quelque chose de particulier qui vous fait croire que votre mort est proche ? »

En répondant ainsi,on ouvre une porte :la personne peut parler ,dire ce qui la tracasse. Elle se sent en confiance, du coup moins seule et, de ce fait ,on pourra cheminer avec elle et certainement encore longtemps.

Le fait de répondre :

-« Mais non ! » est pour elle comme si on ne voulait pas l'entendre, l'écouter comme si on se moquait de son existence. Elle  se referme sur sa solitude. Son angoisse va grandir.

La conscience de la mort qui peut survenir à tout instant ne doit pas angoisser. Au contraire ,elle doit être  une prise  de conscience et amener à faire !  aujourd’hui ce que l'on désire ou doit faire parce qu jour on ne le pourra plus .

Les personnes que j'ai connues sur mon lieu de travail mont beaucoup apporté, qu'elles soient désorientées ou autonomes .

En ce qui concerne les autonomes, ce qui m'a le plus impressionnée ,c'est leur sérénité ,ce recul sur la vie ,tout en continuant de s'intéresser à la vie présente ,à leur propre vie.Elles le vivent bien parce qu'elles en acceptent les limites. L'acceptation est primordiale. Accepter de vivre à un autre rythme avec moins de moyens,je crois que c'est le début de la sagesse parce que cela entraîne la sérénité et une grande paix..

Quelqu'un disait:" on vieillit comme on a vécu": Il est vrai que les personnes qui ne pensent qu'à elles et ne s'intéressent à rien d’autre  vieillissent très mal ,qu'elles soient en maison de retraite ou chez elles . Il n'y a pratiquement pas d'échange avec elles, puisque rien d'autre ne les intéresse. Elles ne peuvent pas parler d’autre chose que de leurs maux. Elles ne veulent faire aucun effort  puisqu'elles ont mal. Elles vivent à entretenir leur douleur et sont complètement refermées sur elles-mêmes.

J'ai connu une personne pleine de vie qui glissait doucement vers la mort. L'important, c'est de ne pas la laisser tomber .A ce moment-là, la suivre en allant la voir dans sa chambre , parler avec elle si elle le désire tant qu'elle peut s'exprimer, ensuite  c'est être présente , en tenant la main , en lui donnant à boire lorsqu'elle ne peut plus rien avaler. Etre là lorsqu'elle ouvre les yeux ,pour qu'elle ne se sente pas seule .On le fait à tour de rôle selon notre disponibilité et notre motivation.  On s'efface lorsque la famille est présente et au contraire on pallie à son absence ..

J'ai connu un homme qui a décidé ,après réflexion, de ne plus prendre ses médicaments sachant que cela entraînerait la mort. Après en avoir discuté avec le docteur et l'équipe  il a fait venir ses enfants pour leur dire adieu, et il est parti , sans même souffrir  ,heureux . Pourtant il était un moteur dans les animations.Il participait à tout, mais il pensait que, sans le progrès médical ,il serait mort et qu'il préférait partir avec toute sa raison .Sa vie avait été rîche .Ses enfants avaient une bonne situation. Il est resté maître de sa vie et a voulu être maître de sa mort .On  l’a tous regretté, mais nous l'avons respecté dans sa décision après avoir bien sûr beaucoup discuté ensemble .

En revanche , je me souviendrai toujours d'un monsieur très timide qui venait aux animations et restait au fond de la salle sans participer. Un jour ,comme animation ,j'avais choisi de mimer les résidents.  Ils devaient se reconnaître. Dès que j'ai mimé sa posture ,la canne  entre les deux jambes et son menton posé sur le pommeau , il s'est reconnu  tout de suite .Je l'ai vu à son sourire ;les autres résidents ont mis un certain temps à trouver.,  Je l'ai à nouveau représenté et dès le lendemain, il est venu au premier rang et a participé d'autant plus qu'il était très brillant intellectuellement.

Un jour il a dû aller à l'hôpital pour des examens . Il était terrorisé . Je suis allé le voir dans sa chambre. Il m'a dit qu'il avait peur d'aller a l'hôpital qu'il sentait qu'il allait mourir  .Je n'avais pas encore suivi mon stage.je ne lui ai pas demandé pourquoi il sentait cela , c'est ce que j'aurais dû faire, je lui ai dit ce que je pensais être vrai : « mais non : vous n'allez pas mourir ! Au contraire, on va vous faire des examens pour connaître ce qui ne va pas et pouvoir ainsi vous soigner, n'ayez pas peur ! » Et sans savoir. je l'ai bloqué, je l'ai empêché de se confier, d'exprimer son émotion. Le fait d'avoir fait le stage n'aurait rien changé sans doute au destin de sa vie .La différence, c'est qu'il se serait senti écouté, compris, moins seul. Le lendemain, j'ai appris qu'il était décédé a l'hôpital. Heureusement pour moi - ,et je vais paraître égoïste - après notre petite discussion, je lui ai demandé la permission de l'embrasser pour lui re donner du courage . Il m'avait répondu :" avec plaisir!" C'était la première fois que je l' embrassais et je me rappelle  son regard . Je ne voyais que ses grands yeux bleus qui criaient son angoisse . Je ne l'ai pas laissé s'exprimer  .Je ne dis plus jamais "mais non " ,je dis plutôt :"pourquoi dites -vous cela? qu’est - ce que vous ressentez?» et je me sent bien mieux. On passe dans une autre relation, une relation de vérité et de confiance de complicité. La personne est apaisée. Ele peut s'exprimer sur sa mort?

Celle qui s'en va laisse toujours un souvenir .Elle reste très vivante en moi malgré la peine et selon son état, le soulagement .,JE me souviendrais toujours de cette femme extraordinaire qui etait consciente de son changement, de sa dépendance de sa désorientation, »   Thérèse je perds la tête, vous voyez comment je deviens ? restez avec moi ! " Dans ces cas, je me sens impuissante, frustrée, parce que je ne peux pas rester autant que je le voudrais auprès d'elle . Il faut s'occuper de  la mise en place des ateliers, des programmes d'animation, des autres résidents qui eux  aussi ont leur petits problèmes. L'impression de manque de temps face a cette demande  me frustre.

Le reste est fabuleux ;c'est une constante recherche d'animation, un constant échange avec les personnes, c'est un métier très enrichissant d'un point de vue personnel,même et l'on peut toujours se renouveler.

L’ANIMATEUR EST AUSSI FORMATEUR

J’ai eu la chance de faire un stage de formateur d’animateur avec le groupe ACCOR dirigé par monsieur JACQUES HUBERT et cela ma sert beaucoup lorsque je reçois des stagiaires ,d’autres animateurs débutants , ou du personnel de la structure qui voudrait participer a l’animation.

A l’heure actuelle cela me sert dans mon rôle de coordination.

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